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Extraits des écrits de Denis Protéor

12 novembre 2012

TRANSFIGURATION

Le héros est l'être dont le souci majeur reste la transfiguration. Pour ce but il a besoin d'une épopée pendant que les internautes, les touristes et les pauvres ont besoin d'images, de confessions sans consistance, d'humour référencé, de toxicomanie virtuelle. Il, le public, vous. Eux. Est  ignorant de la règle fondamentale du manuscrit de roman : toujours préserver un lieu vacant dans un endroit du récit, une zone diffuse  d'ombre fermée et interdite. Par conséquent ce cher public du niveau 2 doit faire un choix difficile entre le plaisir des images et l'effort des mots et des noms libérés des nombres, et l'abandon dans les bras du formateur absolument manipulateur. Les adolescents ont supprimé ce choix. Ils ont transformé les mots en images (le mot tag désigne aussi le graffiti-signature dont la lecture est partagée avec des initiés, si présent dans le métro et la rue, et si tyrannique pour le champ visuel) et c'est logique puisqu'ils sont nés avec Internet et la chose informatique (plus la console, le mobile et la pornographie). Ils considèrent l'artiste comme une manufacture au sein de laquelle se maintient le goût du péril. Mon petit, d'expérience, Denis peut t'affirmer que la morale artistique est vouée à la sublimation, même lorsqu'elle accuse. Il ne réside pas d'ardeur palpable sur Internet car une telle machinerie ne peut servir qu'une expansion territoriale ambitieuse.

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12 novembre 2012

MIROIR

Il faut chercher sans complexe que l'on soit adorateur du miroir de la Gazelle, évadé de la salle d'autopsie ou porteur de cagoule. Le sens appartient à tous, surtout lorsqu'il est caché. Et les étapes qui mènent à lui sont d'une grande saveur. Elles nous font traverser des contrées connues et inconnues dont les dimensions changent selon notre appréciation, selon les souvenirs ramenés à la surface, les acquis de nouveau questionnés, les livres consultés, les avis demandés, les premières conclusions nées des premiers indices trouvés, les vérifications (il ne se trouve pas de juge plus sévère que soi-même), les personnages-révélateurs, le rythme des exclus et le rythme des indétectables. Dans une entreprise l'investigation est cloitrée dans les protocoles ou modes opératoires, elle n'invente rien. Et le formateur-rebelle a bien du mal.

Lui, qui parle en écrivant, masque le tableau en projetant des images, d'ailleurs sur le dit tableau il écrit des caractères de différentes tailles et couleurs pour influencer le dés du hasard, il code ses informations avec d'autres couleurs et introduit son oeuvre d'art dans sa formation, et dans le dit tableau avec une écriture plus personnelle il glisse des indications qui lui sont réservées et dont les apprenants ignoreront le contenu. Cela répond enfin à la définition de l'expression « jouer sur deux tableaux ». Dans l'ambiance feutrée et grossière de l'entreprise où les seules audaces sont verbales et voyeuristes.

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Extraits des écrits de Denis Protéor
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